La liste des médicaments interdits, émise par l’Agence Mondiale Antidopage, permet, par leur classification en grandes familles, de mieux comprendre quels sont les effets des produits ciblés et les risques sur la santé qu’ils entraînent.
Les substances interdites en permanence
Les substances non approuvée
Toute substance non incluse dans la liste des interdictions et qui n’est pas actuellement approuvée pour une utilisation thérapeutique chez l’homme par une autorité gouvernementale réglementaire de la santé (essais cliniques, par exemple) est interdite en permanence.
Les agents anabolisants
Ces substances se divisent en deux groupes
I- les stéroïdes anabolisants androgènes (AA) exogènes ou endogènes
Ce groupe comprend principalement les hormones stéroïdes, telle que la testostérone, l’hormone masculine, dont l’action est proche de celle-ci. Ce sont des produits androgènes synthétiques (administrés par voie exogène) ou créés naturellement par l’organisme (endogènes).
II – Les autres agents anabolisants
Cette catégorie comprend des produits tels que les bêta-2 agonistes, ayant, comme leur nom l’indique, des propriétés anabolisantes sur les muscles. L’anabolisme est la propriété du métabolisme à transformer rapidement les nutriments en tissus vivants.
Leurs effets
Effets primaires :
L’administration d’anabolisants favorise la production des protéines par l’organisme. Ils diminuent le temps nécessaire à la régénération des tissus et font baisser la proportion de graisse dans le corps. En contrepartie, ils agissent sur les caractéristiques masculines de l’organisme.
Effets secondaires :
Physiques :
Les anabolisants sont à l’origine de changements physiques irréversibles. Ils sont aussi responsables d’affections cardiovasculaires et hépatiques, de perturbations du métabolisme des lipides et la rétention d’eau dans les tissus.
Parmi les troubles et les affections, on peut citer l’artériosclérose, les accidents vasculaires cérébraux, l’infarctus du myocarde, les maladies hépatiques graves et le cancer du foie.
Moins grave mais notable, la réduction de l’élimination du sodium que les anabolisants entraînent accroit la rétention d’eau et engendre de ce fait une prise de poids.
À noter que la prise d’anabolisants s’accompagne, pour contrer ces effets nocifs, est souvent associée à la prise d’autres produits, comme les diurétiques, qui ont aussi des effets secondaires.
Psychologiques :
Les effets psychologiques de la prise d’anabolisants sont assez variés. Ils peuvent provoquer des changements positifs de l’état psychologique (hausse de la motivation à la performance et euphorie) ou négatifs (augmentation de l’irritabilité, sautes d’humeur fréquentes et agressivité, dépendance, dépression à l’arrêt de la prise). Ces effets secondaires psychologiques peuvent également poser des problèmes pour l’entourage de l’individu consommant des anabolisants.
Effets secondaires « spécifiques à l’homme »
Les agents anabolisants ont des effets touchant spécifiquement la gente masculine et agissent sur la virilité (atrophie testiculaire accompagnée d’une baisse de la production de spermatozoïdes). Peuvent également survenir une diminution de la libido, des problèmes d’impuissance sexuelle et même la stérilité
L’apparence physique : Risque d’apparition d’acné, mais les anabolisant peuvent également avoir des effets féminisants sur le corps (gynécomastie).
La croissance : Chez l’adolescent, la prise d’anabolisant peut engendrer un arrêt prématuré de la croissance
Effets secondaires « spécifiques à la femme »
Les agents anabolisants ont des effets sur la féminité virilisant chez la femme, dont les symptômes sont le développement d’une stature masculine et de traits du visage masculins, l’acné, l’apparition d’une barbe, la voix plus grave en raison du grossissement du larynx, des troubles menstruels et l’hypertrophie clitoridienne (irréversible).
Les seins peuvent présenter une involution mammaire du fait de la modification subite de la répartition du tissus adipeux, et le risque d’apparition d’un cancer du sein augmente. La formation de kystes et des malformations dans l’utérus représentent d’autres effets secondaires indésirables.
Disciplines sportives concernées
Comme les anabolisants stimulent la croissance musculaire, leur utilisation est particulièrement répandue dans les disciplines sportives où la force, la force-vitesse ou la masse musculaire jouent un rôle décisif en compétition. Comme ils raccourcissent en plus le temps de régénération, ils sont également intéressants pour les athlètes d’endurance qui tentent de mieux maîtriser leur volume d’entraînement en prenant des anabolisants. Contrairement aux sports de force, les anabolisants ne sont utilisés qu’à des doses très faibles pour éviter qu’une croissance excessive de la masse musculaire n’ait des effets négatifs sur leurs performances sportives.
Hormones peptidiques, Facteurs de croissance et Substances apparentées
ERYTHROPOÏETINE (EPO)
Définition :
L’érythropoïétine est une hormone produite naturellement par le rein et qui stimule la production de globules rouges dans la moelle osseuse.
Elle est principalement utilisée dans le traitement des anémies (manque de globules rouges), en particulier chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.
Effets de l’EPO
L’érythropoïétine (EPO) est une hormone produite par les reins. Un manque d’oxygène dans le corps (par ex. séjours en altitude) déclenche la production naturelle d’EPO. L’EPO est distribuée dans l’organisme par l’intermédiaire de la circulation sanguine et stimule la transformation des cellules souches se trouvant dans la moelle osseuse en globules rouges.
Les globules rouges transportent l’oxygène des poumons dans les tissus (par ex. les muscles). Par ailleurs, ils assurent également une fonction importante lors de l’élimination du dioxyde de carbone des muscles. Ainsi, un nombre accru de globules rouges induit une amélioration de l’endurance dans le sport et une récupération plus rapide des forces.
Effets secondaires
La prise régulière d’EPO peut avoir des conséquences dramatiques. L’obstruction des vaisseaux sanguins due à la viscosité du sang (thrombose, infarctus du myocarde, accidents cérébraux) et les arrêts cardiaques sont parmi les premières d’entre elles.
Disciplines sportives concernées
En augmentant le nombre de globules rouges dans le sang, l’EPO accroît aussi la quantité d’oxygène délivrée aux muscles et celle de dioxyde de carbone qui en est évacuée. Le muscle se fatigue moins vite et l’endurance est améliorée. L’EPO est utilisée notamment dans les disciplines d’endurance. Son utilisation est particulièrement répandue dans le cyclisme, du moins dans l’esprit du public, ainsi que dans les disciplines telles que le ski de fond, le biathlon, le marathon, le patinage de vitesse et le triathlon. Avec l’EPO on essaie d’améliorer la régénération après les séances d’entraînement intensif et les compétitions, ce qui signifie que pratiquement tous les athlètes de toutes les disciplines sportives sont concernés par les risques de prise abusive d’EPO. Ainsi, l’existence de cas de dopage a été prouvée en boxe, en haltérophilie, en football et même en hippisme.
HORMONES DE CROISSANCE (HGH)
Définition :
L’hormone de croissance (angl. Human Growth Hormone = HGH) est une hormone peptidique endogène. En stimulant la division et la croissance des cellules, elle a un effet anabolisant (favorisant le développement musculaire). L’HGH est utilisée en médecine pour traiter le nanisme, causé par le déficit de sécrétion de cette hormone produite par l’hypophyse.
Effets de l’HGH
Action directe : L’HGH agit directement sur la glycémie (taux de glucose dans le sang) et stimule la dégradation lipidique (combustion des graisses).
Action indirecte : L’HGH agit indirectement sur le foie, où elle stimule la production de la protéine IGF-1 (angl.: Insuline-like Growth Factor – IGF, facteur de croissance apparenté à l’insuline) en se fixant sur des récepteurs spécifiques à somatotropine (synonyme d’HGH). L’IGF-1 libéré dans la circulation sanguine se fixe sur les récepteurs à IGF-1 présents dans presque tous les tissus, et régule l’expression (la formation) d’une multitude d’autres protéines. De cette manière, l’HGH stimule la division et la croissance cellulaires et développe ses activités anabolisantes (favorisant la croissance des tissus) et régénératrices. Chez l’adolescent, elle stimule la croissance des os longs.
Effets secondaires
Croissance anormale des organes (cœur, foie…), mais également une croissance disproportionnée irréversible des mains et des pieds ainsi que du menton, du nez et des oreilles (acromégalie); hypertrophie osseuse; hypertension et insuffisance cardiaque (par hypertrophie cardiaque); diabète (par dérégulation du métabolisme du glucose).
Disciplines sportives concernées
Leur utilisation est connue dans le cyclisme, l’athlétisme, le ski de fond et l’haltérophilie durant les Paralympiques. Elle fait l’objet de discussions dans la natation et dans différents sports d’équipe. Le dopage à l’HGH est particulièrement répandu chez les professionnels du bodybuilding, qui servent de modèles à de nombreux amateurs du fitness. C’est en raison de ces effets, mais aussi son accès facile sur Internet, que l’HGH a fait son entrée dans le sport grand public.
Béta-2 agonistes
Définition :
Les bêta-2 agonistes sont utilisés dans le traitement de l’asthme pour leurs propriétés broncho-dilatatrices, permettant d’améliorer la respiration. Ils peuvent être administrés par voie orale ou par inhalation. À fortes doses, ils stimulent également la croissance musculaire. Les représentants les plus connus de cette classe de substances sont le clenbutérol, le formotérol et le salbutamol.
Effets des bêta-2 agonistes
Les bêta-2 agonistes inhalés agissent en premier lieu sur les muscles lisses des bronches. En stimulant les récepteurs adrénergiques bêta-2 dans les bronches, ils dilatent les muscles bronchiques
À fortes doses, ils stimulent la synthèse des protéines et ont un effet anabolique sur les muscles et un effet catabolique (dégradant) sur les graisses. Pour cette raison, certains athlètes les considèrent comme une alternative aux stéroïdes anabolisants.
Effets secondaires
– Transpiration excessive,
– tremblements musculaires incontrôlables ;
– Palpitations.
De plus ils représentent un réel danger pour le cœur. En effet l’augmentation de la consommation d’oxygène lors de l’accélération de la fréquence cardiaque peut entrainer un approvisionnement insuffisant des cellules musculaires cardiaques, se traduisant par des douleurs thoraciques dues à la mauvaise irrigation du cœur (angine de poitrine).
Ils peuvent être également la cause de troubles du rythme cardiaque (arythmie) suite à l’abaissement de la concentration plasmatique du potassium (hypokaliémie).
Et enfin, ils peuvent être également à l’origine d’hyperglycémie (augmentation du taux de glucose dans le sang) suite à la stimulation de la glycogénolyse dans le foie.
Disciplines sportives concernées
Les bêta-2 agonistes sont utilisés principalement dans les sports d’endurance (cyclisme, natation, ski de fond, athlétisme….) et dans toutes les disciplines sportives où un apport important d’oxygène est recherché, puisque ces substances permettent l’acheminement, à court terme, d’une plus grande quantité d’oxygène dans les poumons.
En raison de leur action anabolique (stimulation de la croissance) sur les muscles et de leur action catabolique (stimulation de la dégradation) sur les graisses, ils sont particulièrement appréciés par les bodybuilders comme alternative aux stéroïdes anabolisants sans les effets secondaires négatifs androgènes de ces derniers.
Modulateurs hormonaux et métaboliques
Définition :
Les substances reprises dans cette classe influencent les effets des hormones ou perturbent certaines réactions enzymatiques.
Les modulateurs hormonaux et métaboliques sont des substances qui:
– influencent les hormones et par là même leur action;
– agissent sur le métabolisme.
* Les anti-œstrogènes peuvent empêcher la transformation de l’hormone sexuelle masculine testostérone en hormone sexuelle féminine œstrogène.
* Les inhibiteurs de la myostatine agissent sur la production endogène (formée dans le corps humain) de myostatine. Cette protéine a pour action de limiter la croissance musculaire pour éviter le développement incontrôlé des muscles.
* Les modulateurs métaboliques renferment :
– l’insuline
– les agonistes du récepteur δ activé par les proliférateurs des peroxysomes (PPARδ) (ex : GW1516) et les agonistes de l’axe PPARδ-protéine kinase activée par l’AMP (AMPK) (ex : AICAR),
Effets des modulateurs hormonaux et métaboliques
L’utilisation dans le sport des anti-œstrogènes n’est pas destinée, en premier lieu, à augmenter les performances, mais plutôt à supprimer les effets secondaires indésirables d’un abus d’anabolisants.
Chez l’homme, les stéroïdes anabolisants sont en partie transformés en œstrogène (hormone sexuelle féminine). Ainsi, l’élévation du taux d’œstrogène due à la prise d’anabolisants peut entrainer un développement anormal des glandes mammaires (gynécomastie) chez l’homme. Les anti-œstrogènes peuvent contrecarrer la transformation des anabolisants en œstrogène ou inhiber la stimulation de la croissance exercée sur les cellules par les œstrogènes.
Chez la femme, en thérapeutique médicale, les anti-œstrogènes, tels que la tamoxifène ou l’anastrozol, sont administrés dans le cadre de traitements du cancer du sein ainsi que d’autres tumeurs hormonodépendantes. Le raloxifène est utilisé dans le traitement de l’ostéoporose (perte de masse/densité osseuse) et le clomifène pour la stimulation de l’ovulation. Les anti-œstrogènes stimulent également, dans une moindre mesure, l’augmentation de la libération de testostérone, ce qui favorise à son tour la croissance de la masse musculaire.
* Les inhibiteurs de la myostatine sont quant à eux utilisés pour leur action inhibitrice de la fonction régulatrice naturelle de la myostatine, ce qui conduit donc à une augmentation excessive de la masse musculaire.
* Dans le cadre de recherches pharmaceutiques sur les modulateurs métaboliques, des agents tels que l’AICAR et le GW1516 montrent des propriétés extraordinaires permettant d’augmenter la performance d’endurance. Les deux substances ont une influence sur le PPAR delta, un récepteur tout particulièrement présent dans le tissu adipeux et qui joue un rôle important dans l’équilibre énergétique de l’organisme.
Effets secondaires
Les anti-œstrogènes présentent un large éventail d’effets secondaires non spécifiques. Le risque d’effets indésirables diffère d’une substance à l’autre et inclut entre autres :
– Bouffées de chaleur;
– Fatigue;
– Éruptions cutanées ;
– Saignements vaginaux;
– Douleurs abdominales;
– Nausées ;
– Maux de tête ;
– Troubles de la vision ;
– Risque élevé de thrombose (parfois).
– La prise de modulateurs hormonaux et métaboliques constitue en plus une ingérence dans le système endocrinien (système glandulaire) du corps, augmentant ainsi le risque potentiel de certaines maladies graves.
Disciplines sportives concernées
Les hormones à action anti-œstrogénique et les modulateurs métaboliques sont utilisés pour empêcher les effets secondaires indésirables des stéroïdes anabolisants.
Leur usage abusif s’observe donc dans les disciplines sportives où le recours aux anabolisants est le plus courant. Les sports de force et de combat, tels que l’haltérophilie et la boxe, mais aussi les disciplines d’endurance, telles que le cyclisme et le ski de fond, sont donc particulièrement concernés.
L’utilisation abusive la plus largement répandue se retrouve dans le milieu du bodybuilding, puisque c’est aussi là que la prise d’anabolisants à forte dose est la plus répandue.
INSULINE
Définition :
L’insuline est une hormone peptidique endogène produite dans le pancréas au sein de cellules regroupées en petits amas, appelés « ilots de Langerhans ».
Effets de l’insuline
L’insuline favorise la captation du glucose par les cellules (essentiellement au niveau du foie et des muscles) et la synthèse du glycogène, le tout aboutissant à une baisse de la glycémie.
Cette hormone inhibe également la dégradation des graisses, augmente la captation des acides aminés qui régulent le métabolisme et les processus de croissance dans l’organisme, protègent le corps des maladies et des toxines et stimulent la division et la croissance cellulaires.
Effets secondaires
Le dopage à l’insuline peut être mortel.
Un surdosage d’insuline de synthèse se manifeste par :
– des palpitations;
– de l’agitation;
– des tremblements;
– du diabète (utilisation abusive).
Une forte chute de la glycémie associée à un apport énergétique insuffisant au niveau du système nerveux peut entrainer de graves lésions cérébrales, souvent mortelles.
Disciplines sportives concernées
L’utilisation abusive d’insuline est particulièrement répandue dans les milieux des sports de force, souvent en même temps que des stéroïdes anabolisants et des hormones de croissance. Les deux derniers stimulent le développement de la masse musculaire, alors que l’insuline en empêche la perte. L’hormone de croissance somatotropine réduit, de surcroît, la captation du glucose par les cellules musculaires, action compensée par l’insuline.
L’utilisation d’insuline de synthèse est également très répandue chez les athlètes d’endurance. En augmentant la mise en réserve du glycogène dans les muscles, l’insuline synthétique favorise l’endurance de force et de performance.
Diurétiques et autres agents masquants
Définition
Les agents masquants (tels que les diurétiques) sont utilisés pour fausser les résultats de tests antidopage et pour cacher la prise d’autres substances dopantes interdites.
En médecine, les diurétiques sont utilisés dans le traitement des œdèmes, de l’hypertension artérielle et de l’insuffisance cardiaque.
Effets des diurétiques
En agissant sur la fonction rénale, les diurétiques influencent l’équilibre hydro-électrolytique (potassium, sodium et phosphore).
Ils augmentent de manière massive l’excrétion d’eau, diminuant ainsi le poids corporel et diluant l’urine. Le furosémide, un diurétique, entraîne par exemple l’élimination de près de deux litres d’eau au cours des trois heures qui suivent la prise.
Effets secondaires
L’utilisation des diurétiques entraîne des effets se reflétant sur différents systèmes :
*Système cardiovasculaire
Les diurétiques enlèvent au corps des quantités considérables d’eau et de sels minéraux. Ils perturbent ainsi l’équilibre hydro-électrolytique du corps, ce qui peut entraîner :
– des chutes de tension aiguës;
– des Troubles du rythme cardiaque;
– des collapsus cardiovasculaire.
– le risque de thrombose est aussi augmenté en raison de l’épaississement du sang.
*Système gastro-intestinal et reins
L’utilisation abusive de diurétiques peut aussi avoir des effets néfastes sur le système gastro-intestinal et les reins.
*Muscles
L’effet déshydratant des diurétiques et la perte d’électrolytes peuvent provoquer des crampes musculaires douloureuses.
Disciplines sportives concernées
L’effet de masquant engendré par une utilisation abusive de diurétiques et autres agents masquants concernent toutes les disciplines sportives.
Des diurétiques sont utilisés à des fins de réduction du poids dans les sports où il existe des catégories de poids (la boxe, la lutte, le judo, l’haltérophilie, etc.).
Ils sont également appréciés dans les sports où un poids réduit constitue un avantage en termes de performance.
L’utilisation de diurétiques est très répandue dans le bodybuilding, où on les appelle «pilules d’eau». On les utilise pour éliminer un maximum d’eau avant la compétition, afin d’améliorer la définition des muscles.
Les méthodes interdites en permanence
Manipulation de sang ou de composants sanguins
La liste des produits dopants contient non seulement des substances prohibées mais aussi des méthodes interdites. La manipulation de sang et de composants sanguins ainsi que l’apport de produits sanguins de synthèse (ex : les émulsions de perfluorocarbures), font partie de ces méthodes prohibées qui améliorent l’approvisionnement de l’organisme en oxygène.
L’amélioration de la capacité d’endurance par l’apport de sang allogène a été décrite pour la première fois en 1947. Cette méthode visait à améliorer la performance des sportifs exposés à la raréfaction de l’oxygène à haute altitude. Ce procédé a fait son entrée dans le sport dans les années 1980 et est officiellement interdit depuis 1985.
EPO VERSUS DOPAGE SANGUIN
Dans les années 1990, le dopage sanguin a été éclipsé par le dopage à l’érythropoïétine (EPO). Le dopage à l’EPO produit en effet des résultats comparables, mais il est moins compliqué et présente moins de risques pour la santé. Depuis 2000, l’EPO de synthèse pouvant être détectée dans l’urine, le dopage sanguin a connu un net regain d’intérêt. S’il est facile de prouver le recours au dopage sanguin à base de sang allogène (sang d’une tierce personne), il n’existe pas encore de méthode directe pour détecter les autotransfusions sanguines. C’est pourquoi dans les sports d’endurance à risque on établit de plus en plus des profils sanguins à long terme (passeport biologique de l’athlète) qui peuvent donner des informations en cas de manipulation du sang.
EFFETS DU DOPAGE SANGUIN
Le dopage sanguin consiste à prélever du sang chez l’athlète quelques semaines avant la compétition. On isole les globules rouges (érythrocytes) du sang prélevé pour les stocker dans des conditions réfrigérées. Le corps répond à cette perte de sang par la formation accélérée de nouveaux érythrocytes. Peu avant ou pendant la compétition, les globules rouges prélevés et conservés sont réinjectés (transfusés) à nouveau. Ainsi, le nombre de globules rouges transporteurs d’oxygène est augmenté, améliorant ainsi l’oxygénation des muscles et donc la performance d’endurance.
Lors du dopage sanguin avec du sang allogène, on perfuse un concentré de globules rouges (concentré érythrocytaire) provenant d’un donneur, comme c’est le cas lors d’une transfusion sanguine chez des patients anémiques. À la place de transfusions sanguines classiques, on peut aussi utiliser des produits de synthèse. Ces molécules provoquent dans l’organisme une augmentation de la captation, du transport ou de la libération de l’oxygène, suivant le type de molécule.
DISCIPLINES SPORTIVES CONCERNÉES
Le dopage sanguin améliore la capacité d’endurance et trouve donc son champ d’application dans les sports d’endurance classiques (ex : le cyclisme, le ski de fond….)
Détection directe du dopage à base de sang allogène
La détection directe du dopage à base de sang allogène est aujourd’hui facile.
Détection indirecte du dopage à base de sang autologue
Étant donné qu’il n’existe encore aucune méthode de détection directe du dopage à base de sang autologue, la plupart des cas d’autotransfusion sont découverts à l’occasion d’enquêtes de police ou d’aveux des sportifs. En outre, dans les disciplines sportives à risque, on établit de plus en plus souvent des profils sanguins à long terme (passeport biologique d’athlète) qui peuvent donner des informations en cas de manipulation de sang.
EFFETS INDÉSIRABLES ET CONSÉQUENCES DU DOPAGE SANGUIN
Un taux d’hématocrite trop élevé représente un réel danger. Le dopage sanguin et l’administration d’EPO de synthèse augmentent le nombre de globules rouges et donc le taux d’hématocrite. Une telle élévation de l’hématocrite, qu’elle soit anormale ou naturelle, par déshydratation (manque d’eau), par exemple, atteignant une valeur de 60% ou plus, représente un sérieux danger pour la santé.
En effet, cette augmentation du nombre de globules rouges circulant entraine une diminution significative de la fluidité du sang, entraînant une hausse notamment des risques de thromboses (formation de caillots de sang) et d’embolies (obstruction d’un vaisseau par un caillot de sang) avec le risque d’issue fatale.
La manipulation inappropriée des conserves de sang
Il existe plusieurs cas documentés de sportifs qui se sont exposés à des risques graves pour leur santé du fait de mauvaise manipulation lors du prélèvement, du stockage, du transport ou de la transfusion du sang de dopage pouvant engendrer une septicémie potentiellement mortelle. D’autres complications peuvent survenir suite au dopage à base de sang allogène. Des germes pathogènes tels que les virus d’hépatite ou du SIDA peuvent être transmis lors de la transfusion sanguine. Celle-ci peut également déclencher une réaction d’incompatibilité par rapport au sang allogène, se traduisant par un choc anaphylactique (allergique), voir même un état de choc fatal.
Manipulation chimique et physique
La manipulation physique et chimique est le fait d’utiliser des substances ou des méthodes pour modifier un échantillon d’urine.
Effets indésirables et conséquences du dopage sanguin
La manipulation physique et chimique est la dernière catégorie de dopage en termes de fréquence d’utilisation et ne représente qu’un très faible pourcentage des résultats positifs dans le monde (< 0,1%). La manipulation physique est généralement préférée à la manipulation chimique.
Les tests antidopage tentent de dépister les agents masquants et analysent tout un ensemble de propriétés physiques et chimiques de l’urine afin de détecter tout signe de manipulation de l’échantillon.
MODE D’ACTION
La manipulation chimique et physique est l’utilisation de substances et de procédés qui modifient, tentent de modifier ou risquent raisonnablement de modifier l’intégrité et la validité des échantillons utilisés lors des contrôles de dopage. Parmi ces substances et méthodes figurent entre autres la cathétérisation, la substitution ou l’altération des échantillons, mais également les perfusions intraveineuses et/ou injections de plus de 50 ml par période de 6 heures (à l’exception de celles reçues légitimement dans le cadre d’une admission hospitalière ou lors d’examens cliniques).
EFFETS SECONDAIRES
Les effets secondaires de la manipulation physique et chimique de l’échantillon d’urine sont limités et dépendent du type de manipulation. Plusieurs des méthodes utilisées pour manipuler les échantillons d’urine ont des effets secondaires nocifs.
Par exemple :
La cathétérisation peut entraîner une cystite provoquée par une infection de la vessie et une inflammation du tractus urinaire inférieur.
Le remplacement d’urine peut également entraîner diverses infections.
Dopage génétique
La différence entre le dopage génétique et les méthodes de dopage classique réside dans le fait que l’alimentation du corps en substances dopante (ex : anabolisants, hormones ou du sang) est remplacée par l’apport de matériel génétique. Dans le contexte du dopage génétique, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) interdit, du fait de leur effet potentiellement dopant, les pratiques suivantes:
Le transfert d’acides nucléiques ou de ses analogues.
L’utilisation de cellules génétiquement modifiées ou non.
Il s’agit d’un matériel génétique capable d’influencer directement la croissance musculaire, le catabolisme des graisses ou la production des hormones correspondantes dans l’organisme. Ainsi, le dopage génétique pourrait, à l’avenir, compléter ou même rendre superflu les méthodes de dopage classiques, étant donné qu’il transforme le corps en sa propre usine de dopage. Mais c’est précisément ici l’origine du danger énorme engendré par le dopage génétique, car une fois déclenchés les processus sont irréversibles.
RÔLE DES GÊNES DANS LE SPORT
Chaque être humain est porteur de gènes déterminant son aptitude à exercer telle ou telle activité. Ainsi, dans le sport, les uns sont, dès le plus jeune âge, plus rapides que les autres, plus forts, plus grands ou plus habiles sur le plan de la coordination psychomotrice. Tout est dans les gènes. Néanmoins, la formation définitive du génotype d’un individu (caractère, préférences, caractéristiques physiques, etc.) est également déterminée par l’influence de son environnement.
La science gagne du terrain
La science ne cesse de découvrir de nouveaux gènes importants pour la performance physique (ex : des gènes déterminant la structure des fibres musculaires, synthétisant les facteurs de croissance ou les hormones telles que l’hormone responsable de la formation sanguine (Epo), régulant l’équilibre énergétique de l’organisme,…).
QU’EST-CE QU’UN GÈNE?
Un gène est une unité d’information pour une caractéristique spécifique du corps. L’information héréditaire héberge, pour ainsi dire, le «plan architectural» d’un être vivant. Elle est mémorisée chimiquement et est présente dans le noyau de chaque cellule.
Acide désoxyribonucléique – ADN
La substance de base des gènes s’appelle «acide désoxyribonucléique» (ADN). L’ADN est une molécule filiforme très longue. Pour éviter qu’elle ne s’emmêle lors de la division cellulaire, elle s’enroule autour de son propre axe et constitue ce que l’on appelle les chromosomes.
Les chromosomes sont visibles au microscope. L’être humain en possède 46, dont 23 proviennent du père et 23 de la mère. La structure de l’ADN ressemble à une échelle de corde avec deux brins de filaments reliés entre eux par des barreaux, vrillés comme un escalier en colimaçon. Les barreaux de cette échelle sont constitués de quatre molécules appelées: Adénine, Thymine, Guanine et Cytosine. On les désigne, en général, par leurs abréviations: A, T, G et C. Associées deux par deux, elles forment une paire de bases qui représente alors un barreau de l’échelle de corde. L’ensemble de l’information génétique d’un être vivant est ainsi codé dans la succession quasi infinie de ces quatre lettres: c’est ce que l’on appelle génome. L’être humain possède environ 10 milliards de telles paires de bases. On pourrait dire que le génome est le livre de la vie écrit uniquement à l’aide de quatre lettres mais comptant, par contre, 10 milliards de caractères.
Les informations contenues dans le génome doivent être transformées en un produit génétique capable d’assumer une fonction dans le corps. Cette transformation de l’information génétique, permettant son exploitation par la cellule, est appelée expression génétique. Les deux étapes majeures de l’expression génétique sont la transcription de l’ADN en acide ribonucléique (ARN) et ensuite la traduction de l’ARN en protéines. Ce dernier processus a lieu dans le cytoplasme et consiste à synthétiser des protéines sur la base des informations génétiques copiées dans les molécules d’ARN messager (ARNm).
Les protéines assument des fonctions très diverses dans l’organisme, elles représentent de véritables machines moléculaires. Elles transportent les produits intermédiaires du métabolisme humain, elles assurent le «pompage» d’ions, jouent un rôle de catalyseur de réactions chimiques, peuvent capter des signaux ou faire fonction d’hormone.
DOPAGE GÉNÉTIQUE PAR DÉTOURNEMENT DE LA THÉRAPIE GÉNIQUE
L’objectif de la recherche médicale n’est pas de développer des méthodes génétiques à des fins de dopage génétique dans le sport, mais de s’en servir pour guérir des maladies héréditaires à l’aide de thérapies géniques. En effet, de nombreuses maladies sont d’origine génétique (ex : l’immunodéficience, la dystrophie musculaire….). L’idée d’une thérapie génique consiste à guérir de telles maladies au niveau génétique en remplaçant les gènes défectueux ou manquants par des copies saines de ces gènes.
DOPAGE GÉNÉTIQUE PAR TRANSFERT DE GÈNES
Fondamentalement, le dopage génétique peut se pratiquer selon deux méthodes différentes:
– Par le transfert de gènes dans le corps de l’athlète
– En influençant ses propres gènes.
Dopage génétique par transfert de gènes
Il n’est pas aussi facile de remplir une seringue avec des gènes qu’avec des anabolisants ou de l’EPO. Le transfert de gènes d’une personne à une autre ne peut se faire qu’à l’aide d’un vecteur. On utilise à cet effet des virus génétiquement modifiés pouvant être injectés à l’athlète directement par voie sanguine. Une autre méthode consiste à prélever des cellules par ex. de la moelle osseuse de l’athlète, contenant le système hématopoïétique, et de les mettre en contact avec les virus à l’extérieur du corps, avant de les réintroduire dans le corps de l’athlète.
Les virus comme transporteurs de «gènes sportifs»
Les virus ne sont pas considérés comme des êtres vivants: ils ne sont formés que d’une enveloppe qui contient une certaine quantité de substance héréditaire. Les virus sont incapables de se reproduire par eux-mêmes, mais ils sont très astucieux: à l’aide de systèmes de détection particuliers, ils sont capables de trouver leur cible dans un organisme infecté, par exemple des cellules sanguines ou musculaires. C’est là qu’ils transmettent leur propre substance héréditaire à l’intérieur de la cellule cible. Ensuite, la substance héréditaire du virus reprogramme la cellule cible. À partir de ce moment, cette cellule obéit aux commandes du virus. Donc, si des virus génétiquement modifiés transfèrent à la place de gènes malades, des «gènes sportifs», ils n’affaiblissent pas leur proie, mais lui donnent de la force, de l’endurance ou de la vitesse.
LE DOPAGE PAR INFLUENCE DES GÈNES ENDOGÈNES
L’expression génétique peut également être influencée de l’extérieur. C’est-à-dire, les gènes endogènes peuvent être activés ou désactivés, ou leur effet peut être renforcé ou inhibé.
Ceci est possible de deux manières :
– à l’aide de petits éléments génétiques;
– par l’influence de certains médicaments.
Ces deux méthodes ont la particularité commune – contrairement au transfert de gènes – de ne pas placer des gènes exogènes dans le patrimoine génétique (génome) de l’individu.
Dopage par influence génétique :
Au lieu de modifier l’expression génétique, il est possible de rendre inopérant l’ARNm en intégrant des éléments d’ARN minuscules synthétisés par génie génétique (siRNA ou petits ARN interférents) et parfaitement adaptés au gène voulu. Un tel élément s’accroche à l’ARNm avant qu’il ne soit traduit. L’organisme perçoit le produit d’ARN artificiel et naturel comme un corps étranger et le détruit. Ainsi fonctionne l’interruption de la traduction d’un gène en son produit, méthode appelée dans le milieu scientifique «interférence ARN». Dans le monde entier, des efforts sont actuellement déployés pour développer, de cette manière, des traitements de maladies les plus diverses: par exemple d’infections virales telles que le SIDA, l’hépatite ou même le cancer.
Dopage par influence médicamenteuse
Jusqu’en 2011, toutes substances modifiant directement ou indirectement l’expression génétique étaient considérées comme moyens de dopage génétique. Dans la liste actuelle des interdictions, de telles substances portent le nom plus correct de modulateurs du métabolisme et sont affectées à la classe de substances «S4 Modulateurs hormonaux et métaboliques».
RISQUES DU DOPAGE GÉNÉTIQUE
Le dopage génétique présente des risques multiples.
Risques au cours de la production, lorsqu’une méthode de thérapie génique, encore en phase de développement, est produite dans un «laboratoire clandestin» et appliquée de manière illégale à des fins de dopage.
Les vecteurs de gènes
Pour les thérapies géniques, les gènes sont transportés par des virus. Bien que ces virus soient préalablement modifiés de sorte à ne plus être infectieux, les virus en général, même à l’état neutralisé, présentent toujours un certain risque résiduel en tant qu’agent pathogène.
L’environnement
Le risque est bien plus élevé dans la production illégale de substances servant au transfert de gènes que lors du développement d’une thérapie génique médicale. On peut en effet envisager l’utilisation de virus seulement partiellement neutralisés, de préparations contaminées ou d’instruments infectés.
Risques lors du transfert
Même les virus inactivés correctement demeurent des corps étrangers dans l’organisme du patient qui doivent être combattus par le système immunitaire. Les conséquences engendrées par l’activation du système immunitaire face à ces protéines produites par des gènes injectés sont bien plus graves, pouvant provoquer des réactions allergiques allant jusqu’à un choc allergique mortel.
Risque génétique
Lorsqu’un gène est administré à un patient dans le cadre d’une thérapie génique, il n’est pas possible de déterminer exactement l’endroit où le gène va s’insérer dans le génome. Ceci risque d’avoir des conséquences fatales. Il est en effet possible que des séquences génétiques voisines provoquent une réaction indésirable ou imprévisible avec le nouveau gène introduit. Tous les effets possibles d’une thérapie génique sont loin d’être connus.
EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES DU DOPAGE GÉNÉTIQUE
Selon le niveau actuel des connaissances, les modifications du matériel génétique par le dopage génétique ne peuvent pas être complètement annulées. Alors que dans le dopage classique, bon nombre d’effets secondaires s’amoindrissent après l’arrêt du dopage, l’effet du dopage génétique et de ses effets secondaires est durable.
Il n’est pas encore possible aujourd’hui d’avoir des certitudes quant aux effets secondaires redoutés du dopage génétique – nous pouvons uniquement nous imaginer des scénarios comme le suivant: un facteur de croissance tel que l’IGF-1 favorise la croissance des cellules musculaires, mais pourrait également stimuler le développement de cellules tumorales. De ce fait, une cellule isolée altérée qui, dans des circonstances normales, serait éliminée par les mécanismes de contrôle de notre corps, deviendrait rapidement une tumeur.
DÉTECTION DU DOPAGE GÉNÉTIQUE
La détection du dopage génétique est particulièrement difficile du fait que le produit du gène injecté ne diffère pas de celui du gène endogène (donc créé par l’organisme). Il serait plus facile de prouver directement la présence de gènes injectés dans un échantillon de tissu. Pour ce faire, il faudrait prélever à l’athlète un petit morceau de muscle et le tester pour découvrir la présence éventuelle d’ADN exogène. Mais le prélèvement d’échantillons tissulaires est une intervention invasive non négligeable pour l’athlète et n’est pas prévu dans le Code mondial antidopage. C’est pourquoi la méthode de détection du dopage génétique par prélèvement tissulaire est exclue en tant que méthode standard.
Néanmoins, les premières méthodes ont été mises au point ou sont encore en phase de développement afin de dépister le dopage génétique.
Il est vrai que les produits fabriqués par les gènes introduits de manière artificielle et les gènes naturels ne se distinguent pas, mais les gènes eux-mêmes ne sont pas totalement identiques. L’ADN produit par génie génétique est toujours plus court que son modèle naturel. Ceci est dû au fait que l’ADN naturel contient toujours des séquences qui ne servent pas directement au codage du produit du gène, permettant ainsi aux enquêteurs de distinguer l’ADN naturel de l’ADN artificiel. Voici une technique qui fonctionne bien et les premiers tests de dopage expérimentaux ont déjà été réalisés.
Les gènes de dopage devenant actifs dans l’organisme, provoquent des modifications dans le métabolisme des tissus. Cette activité modifiée pourrait être prouvée à l’aide de techniques d’imagerie.
Une méthode semblable consiste à rechercher l’activité du gène dans des tissus inhabituels. La production soudaine d’EPO dans les cellules musculaires au lieu des reins d’un athlète serait fortement suspecte. Il est fort probable qu’on puisse partir du principe qu’une implantation de gène d’EPO a eu lieu à cet endroit.
On pourrait également rechercher des éléments constitutifs du génome vecteur. Quelques minuscules composants de l’enveloppe du virus sont préservés lors de la pénétration dans la cellule hôte – et ces composants sont détectables.
Les substances et méthodes interdites en compétition
Outre les substances et méthodes évoquées ci-dessus, les items suivants sont interdits en compétition:
STIMULANTS
Définition :
Les stimulants induisent une augmentation de l’activité physique et intellectuelle. Ils éliminent la sensation de fatigue, accroissent les capacités de performance et améliorent le moral. Mais le danger de dépendance est grand. Les drogues illégales comme la cocaïne et l’ecstasy font partie des stimulants.
Effets des stimulants
La structure chimique des stimulants typiques tels que l’amphétamine ou l’éphédrine, ressemble à celle des hormones endogènes de stress (adrénaline et noradrénaline, produites par la médullosurrénale). Leurs effets sur l’organisme sont également similaires. En augmentant, accélérant ou améliorant l’activité nerveuse, ils stimulent et imitent les effets du système nerveux sympathique qui contrôle le tonus des vaisseaux et le fonctionnement des glandes.
Ainsi, ils améliorent les capacités de concentration et l’attention, renforcent la confiance en soi et éliminent la fatigue. En dilatant les bronches (amélioration de l’absorption d’oxygène) et en augmentant la force et la fréquence cardiaque (meilleur transport d’oxygène), les stimulants permettent au corps d’accomplir des performances encore plus poussées.
Effets secondaires et conséquences d’une utilisation abusive de stimulants
Les stimulants agissent à différents niveaux :
*Système nerveux et cerveau
Les stimulants agissent sur le système nerveux. Ils n’assurent pas un apport énergétique direct mais se limitent à stimuler la libération d’énergie dans le corps.
La hausse de la température corporelle et la suppression des sensations de faim et de soif peuvent facilement engendrer une forte déshydratation du corps.
Les effets dopants des stimulants (pris à fortes doses) peuvent se manifester par :
– une agitation nerveuse;
– une hyperexcitation;
– une agressivité excessive;
– des insomnies persistantes;
– de l’angoisse;
– de la paranoïa;
– une dépression.
Le risque de dépendance à ce type de substances est très fort.
De plus, en retardant les sensations d’épuisement, les stimulants aident le corps à mobiliser les réserves protégées par le système neurovégétatif (autonome), ce qui peut conduire à un état d’épuisement total et, à l’extrême, à la mort.
*Système cardiovasculaire et respiration
Les stimulants sont particulièrement nuisibles pour le système cardiovasculaire.
Par la constriction des vaisseaux sanguins, ils provoquent une augmentation de la tension artérielle et une hausse de la température corporelle.
Ceci représente un danger mortel et peut entraîner un infarctus du myocarde.
Autres conséquences possibles :
– troubles du rythme cardiaque;
– crises convulsives;
– collapsus cardiovasculaire.
Associée à une activité sportive, leur prise peut conduire à un arrêt respiratoire.
Disciplines sportives concernées
Les stimulants sont surtout utilisés durant la compétition, dans la mesure où ils améliorent la concentration, diminuent la fatigue et permettent de mobiliser les réserves protégées par le système neurovégétatif (autonome), c’est-à-dire, les réserves que l’organisme n’utilise qu’en cas de dernier recours, par exemple pour maintenir les fonctions vitales telles que la respiration, le cerveau et le système cardiovasculaire.
Le recours aux stimulants est le plus répandu dans les sports d’endurance et de force-vitesse, mais il s’observe également dans les sports de combat tels que la boxe.
Ils peuvent, en principe, augmenter les performances dans tous les types de sport.
NARCOTIQUES
Définition :
Les narcotiques interdits dans le sport sont des analgésiques puissants appartenant à la famille des opioïdes, utilisés pour lutter contre des douleurs très fortes.
Effets des narcotiques
Les narcotiques agissent, en premier lieu, sur le système nerveux central, au même titre que leurs équivalents endogènes, les endorphines sécrétées par l’hypothalamus (région centrale du diencéphale située à la base du cerveau) et l’hypophyse.
Ils se fixent sur les récepteurs spécifiques à opiacés au niveau de la surface des cellules nerveuses, induisent divers processus dans la cellule, influencent les canaux ioniques et réduisent enfin la libération de transmetteurs.
Ainsi, ils suppriment la conduction de la douleur et réduisent la sensibilité à la douleur.
Effets secondaires
Les narcotiques présentent un risque de dépendance très élevé et sont à l’origine d’une grave dépendance physique et psychique.
– Diminution de la concentration et de la capacité de coordination;
– Réduction de l’activité intellectuelle et limitation de la capacité de pensée;
– Le développement de la tolérance envers le produit consommé (c’est-à-dire une réaction d’accoutumance du corps) conduit à une augmentation des doses et de la fréquence des prises pour parvenir aux mêmes effets. Ces phénomènes sont associés à des crises convulsives, des nausées; des vertiges, des maux de tête.
– La consommation excessive de ce type de substances peut également entraîner des conséquences psychiques avec des troubles de la conscience, un état d’apathie, une perte de confiance en soi, des dépressions, des états paranoïaques et des psychoses.
Le surdosage, quant à lui, peut entraîner une paralysie respiratoire mortelle conduisant à une chute de l’apport en oxygène et à un collapsus cardiovasculaire.
Disciplines sportives concernées
Les narcotiques sont des drogues de compétition, utilisées dans les sports douloureux tels que les sports de combat, pour calmer les douleurs.
CANNABINOÏDES
Définition :
Les cannabinoïdes sont des substances naturelles extraites du chanvre indien (Cannabis sativa) et des analogues synthétiques (des substances similaires fabriquées de manière artificielle). La substance active la plus puissante est le tétrahydrocannabinol (THC).
Effets des cannabinoïdes
Les cannabinoïdes agissent avant tout par l’intermédiaire des récepteurs aux cannabinoïdes de type 1 (CB1).
Ceux-ci se trouvent principalement sur les cellules nerveuses du système nerveux central. Les régions cérébrales renfermant le plus de récepteurs CB1 jouent un rôle important dans la mémoire (hippocampe et cervelet) ainsi que dans la régulation de la motricité (ganglions de la base et cervelet).
Ils diminuent l’excitabilité du cerveau et activent le système de récompense dopaminergique. La libération du neurotransmetteur dopamine s’en trouve activée et induit un effet de sensations agréables de bien-être et d’épanouissement personnel.
Effets secondaires
Les cannabinoïdes agissent en premier lieu sur le cerveau et peuvent avoir des effets secondaires multiples.
Effets à court terme :
Perte de motivation sur le plan physique;
Troubles de la perception et de la mémoire à court terme.
Pris à forte dose :
Attaques psychotiques;
Etats d’agitation;
Réactions de panique et de désorientation.
La consommation chronique de cannabis peut induire :
Troubles de l’attention et de l’apprentissage;
Pertes de mémoire ainsi que des modifications de la structure de la personnalité;
Dépendance psychique,
Crises psychotiques.
Disciplines sportives concernées
Les cannabinoïdes peuvent atténuer la tension et l’excitation avant la compétition, poussant le sportif à prendre davantage de risques, ce qui peut avoir, dans certaines conditions, un effet stimulant sur ses performances.
Cependant, dans la plupart des disciplines sportives, les effets indésirables, tels qu’une diminution des capacités de réaction, des troubles de la coordination et une perte de motivation, prédominent nettement. Il est particulièrement répandu dans les sports d’équipe.
GLUCOCORTICOÏDES
Définition :
Les glucocorticoïdes font partie des corticostéroïdes, une classe d’hormones stéroïdes élaborées et sécrétées par les corticosurrénales.
En raison de leurs effets antalgiques et anti-inflammatoires, les glucocorticoïdes sont utilisés à des fins de dopage.
Effets des glucocorticoïdes
Les glucocorticoïdes ont un effet stimulant sur la synthèse du glucose. Ils favorisent le catabolisme des dépôts de protéines et de graisses, utilisés ensuite pour la production d’énergie.
Les glucocorticoïdes ont une action anti-inflammatoire et antalgique, ils diminuent les sensations de fatigue physique et possèdent des effets légèrement euphorisants.
Effets secondaires
Les glucocorticoïdes agissent sur différentes régions de l’organisme, ce qui explique leurs nombreux effets secondaires.
Fragilisation des tendons et des muscles : risque de rupture et de claquage;
Fragilisation des os (fuite de calcium); risque de fracture de fatigue;
Diminution des défenses immunitaires;
Les effets secondaires d’une prise abusive chronique comprennent :
– Le diabète;
– le Risque accru d’ulcère d’estomac;
– l’obésité abdominale;
– des maladies des yeux;
– des troubles de la croissance;
– des modifications psychiques.
Disciplines sportives concernées
D’une manière générale, on peut dire que l’utilisation abusive des glucocorticoïdes concerne toutes les disciplines sportives.
Leurs effets dopants sont particulièrement recherchés dans les sports d’endurance où il faut résister à la douleur et à la fatigue tout en profitant au maximum des réserves énergétiques propres. Leur action anti-inflammatoire est appréciée dans les sports les plus divers.
Dans certains sports l’Alcool détail et les bétas-bloquants peuvent-être également interdits.