Le Code mondial antidopage est sans ambiguïté : les sportifs sont responsables de leurs consommations en cas de contrôle. Il est donc fondamental pour eux, comme pour leur encadrement, de s’assurer que les médicaments et les compléments alimentaires qui leur sont dispensés ne comportent pas de substances interdites. Ce qui est, pour les compléments alimentaires, bien plus fréquent que ce qui est couramment admis. Sans parler des risques pour la santé que des prises répétées de ces aliments peuvent engendrer.

Rester vigilant

Le complément alimentaire ne respecte pas les spécifications ou sont processus de fabrication met son intégrité en danger via des contaminations croisées, voire volontaires, avec des produits dopants.

Les cas sont nombreux où l’on a retrouvé, dans des compléments alimentaires, des molécules dopantes inscrites sur la listes des substances interdites. Des études ont montré qu’entre 15 et 25 % des compléments alimentaires vendus contiennent des substances dopantes non signalées dans la notice. Il s’agit généralement :

D’un problème de qualité

Le processus de fabrication n’assure pas  l’intégrité du complément alimentaire qui peut être mis en contact, parfois volontairement, avec des substances interdites.

D’un étiquetage incomplet

La composition du complément n’est pas exhaustive et n’indique pas la présence d’un ingrédient potentiellement interdit.

Les conséquences pour l’athlète peuvent être donc dramatiques sans que sont intégrité morale ne soit jamais remise en cause dans le processus.

Un contrôle positif

Si le complément alimentaire contient des molécules dopantes, même à l’insu du sportif, celui-ci sera considéré comme responsable et sanctionné.

Un risque pour la santé

La qualité d’un complément alimentaire présentant des traces de produit(s) dopant(s) est sérieusement à remettre en doute. Outre les conséquences dramatiques sur la santé du sportif que la présence de substances interdites peut entraîner, il existe aussi de fortes chances qu’il soit falsifié et/ou frelaté.

Une surconsommation néfaste

Le risque est également grand que la consommation prolongée de tels compléments alimentaires provoque des interactions dangereuses, avec, potentiellement, de graves effets indésirables.

EN PRATIQUE

Les professionnel de santé sont là pour répondre à toutes vos questions concernant vos besoins nutritionnels.

N’achetez pas de compléments alimentaires dont l’origine est douteuse, en particulier sur internet ou chez un détaillant indigne de confiance. La norme AFNOR NF V94-001 peut être indice de fiabilité, mais elle n’est pas infaillible.

Évitez d’avoir recours, de manière prolongée, répétée ou multiple, sans être conseillé par un professionnel de santé. Les risques pour la santé, même avec des produits qui ne présentent aucune substance interdite, sont réels.

Tout effet indésirable survenu suite à la prise d’un complément alimentaire, aussi faible soit-il, doit être signalé à votre médecin ou à votre pharmacien.

Ne persistez pas dans l’erreur. Trop souvent, les athlètes s’enferment dans leurs pratiques sportives et se coupent de la réalité comme de leurs proches.

Lorsque vous vous présentez à un médecin ou à un pharmacien, identifiez-vous en tant que sportif. Ils seront alors plus vigilants dans leur prescriptions de compléments alimentaires.

Qu'est-ce qu'un complément alimentaire ?

Les compléments alimentaires, comme leur nom l’indique, sont des aliments qui ont pour fonction de compléter un régime normal. Il s’agit d’une source concentrée de nutriments (minéraux et/ou vitamines) ou d’autres produits, à base de plantes ou d’extraits de plantes.

Dans la plupart des cas, ils sont présentés sous la forme de comprimés, de gélules, de poudre ou encore d’ampoules. Il est indispensable que leur emballage porte la mention « complément alimentaire », liste les nutriments et substances contenus ainsi que leur quantité et indique la dose journalière conseillée.

Depuis 2012, la norme AFNOR NF V 94-001 offre des gages de fiabilité. En se soumettant à cette norme, les fabricants s’engagent à ce que le processus de fabrication rende impossible toute contamination avec une substance présente sur la liste des interdictions de l’AMA pouvant donc entraîner un contrôle positif. Bien sûr, tous leurs ingrédients sont garantis non dopants. Cette norme permet d’identifier facilement les compléments alimentaires sains, mais elle n’est pas infaillible et dépend de la bonne volonté des fabricants.

Quoi qu’il en soit, les compléments alimentaires ne sont pas des aliments comme les autres et ne doivent pas être considérés comme tels.

Une alimentation saine et équilibrée

L’alimentation doit être au cœur des attentions de tout un chacun en général et des athlètes en particulier. On ne saurait trop répété à quel point il est important qu’elle soit équilibrée et variée. Si cet objectif est atteint quotidiennement, les apports en nutriments essentiels seront largement suffisants pour combler les besoins d’un sportif en bonne santé.

Rares sont les pratiques sportives (dépense énergétique très importante, environnements climatiques extrêmes, etc.) qui requièrent des apports supplémentaires en vitamines et en minéraux. Dans ces cas, il est vivement conseillé de se tourner vers un professionnel de santé spécialisé dans la nutrition du sportif. C’est lui qui saura au mieux établir une stratégie saine de prescription de compléments alimentaires adaptée à ses besoins réels.

De l'importance du pharmacien

Garantir son offre

Il est important pour un pharmacien de proposer une offre de compléments alimentaires garantis sans présence de produits dopants. Pour plus de lisibilité, il est intéressant de regrouper tous les produits destinés aux sportifs autour d’un même lieu. Il est également important que les pharmaciens s’impliquent ouvertement dans la lutte contre le dopage, en montrant leur attachement à ce combat par des affiches ou des signalétiques, par exemple. La veille sur le sujet est aussi importante.

Identifier

La problématique du dopage doit être au cœur des préoccupations des prescripteurs lors de la dispensation d’un médicament ou d’un complément alimentaire. Il convient d’inciter, par des affiches notamment, les sportifs à se faire connaître.

Cerner

Il est important de bien caractériser la demande d’un sportif :

  • Pour qui ? : lui ?
  • Pour quand ? : sur quelle durée ?
  • Pour quoi ? : pour une compétition ou pour l’entraînement ?

Recommander

Une alimentation variée et équilibrée permet, dans la très grande majorité des cas, de combler les besoins des sportifs en nutriments essentiels. Les athlètes ont trop souvent tendance à l’oublier et il convient de leur rappeler.

Orienter

Le plus grand ennemi du sportif est l’automédication, même, voire surtout, lorsqu’il s’agit de compléments alimentaires. Il s’avère donc salutaire de l’orienter vers un professionnel de santé spécialisé dans la nutrition sportive.

Contrôler

L’un des grands dangers des compléments alimentaires est leurs interactions possibles avec d’autres nutriments et d’autres médicaments. Les effets indésirables peuvent être dramatiques. Il est ainsi conseillé de faire le point avec les sportifs sur les autres produits qu’ils prennent.

Sensibiliser

Même s’ils ne sont pas prescrits sur ordonnance, les compléments alimentaires ne sont pas des aliments comme les autres. Ainsi, il faut rappeler au sportif que :

  • les risques liés aux achats de compléments alimentaires non autorisés ou sur internet, sans garantie, sont grands,
  • la possibilité d’être déclaré positif à un contrôle antidopage est importante,
  • certaines normes protègent de ces risques mais ne les rendent pas inexistants,
  • la contamination par des substances nocives est un problème majeur,
  • le surdosage et les interactions ne sont pas à prendre à la légère.
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