L’Agence Mondiale Antidopage vient de publier la liste des interdictions 2017.
La liste des interdictions 2017 a été publiée par l’AMA. Un millésime qui met l’accent sur les bêta2-agonistes (asthme) et qui place la codéine sous surveillance.
Elle sera effective le 1er janvier prochain.
Le document de référence
« L’AMA a le plaisir de publier la Liste des interdictions 2017, a déclaré Sir Craig Reedie, président de l’AMA. C’est l’un des cinq Standards internationaux que l’ensemble des signataires du Code mondial antidopage (le « Code ») sont tenus de respecter. Tous les sportifs partout dans le monde se doivent de se conformer à ces règles, et il n’y aura aucune tolérance à l’égard des personnes qui les enfreignent de façon intentionnelle. Mise à jour annuellement, la Liste est publiée trois mois avant sa date de prise d’effet afin que tous les partenaires – en particulier les sportifs et les membres de leur entourage – aient suffisamment de temps pour se familiariser avec le document et les modifications qui y ont été apportées. »
« La Liste des interdictions, affirme Olivier Niggli, directeur général de l’AMA, fait suite à un processus de révision très rigoureux de neuf mois de la part des partenaires. Les experts qui révisent la Liste prennent en compte diverses sources, dont les études scientifiques et médicales, les tendances et les renseignements obtenus des forces de l’ordre et des entreprises pharmaceutiques, de manière à garder une longueur d’avance sur les tricheurs. Il est primordial que tous les sportifs prennent le temps de consulter la Liste et communiquent avec leurs organisations antidopage (OAD) respectives s’ils ont quelque doute que ce soit sur le statut d’une substance ou d’une méthode. »
Les bêta2-agonistes dans le collimateur
La version 2017 met l’accent sur les béta2-agonistes, molécules utilisées pour lutter, notamment, contre l’asthme. Ainsi, le salbutamol, le formotérol et le salmétérol, déjà présents dans la version 2016, sont désormais accompagnés par le fénoterol, la terbutaline ou le vilantérol. L’AMA en profite pour rappeler les dosages autorisés et a insisté sur le fait que des études étaient en cours pour établir un seuil approprié de concentration urinaire pour le salmétérol inhalé. On note aussi l’apparition de l’higénamine, un produit retrouvé fréquemment dans les compléments alimentaires. L’higénamine est un bêtastimulant brûleur de graisse et a été à l’origine de la suspension, avant sa totale réhabilitation, du footballeur international français Mamadou Sakho. La substance en elle-même n’était pas, alors, listée nominativement. Elle l’est aujourd’hui.
La codéine sous surveillance
Au rang des nouveautés apportées par cette liste, il convient de signaler la mise sous surveillance de la codéine. Ne figurant pas sur la liste des interdictions, la codéine appartient à la famille des narcotiques et peut, en se dégradant, laisser des traces de morphine entraînant, si contrôle antidopage, un résultat positif. Avant de figurer sur la liste des interdictions 2016, le Meldonium, à l’origine, notamment, de la suspension de la joueuse de tennis Maria Sharapova, avait également été placé sous surveillance. La liste 2017 entrera en vigueur le 1er janvier prochain.
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Les bêta-2-agonistes sont des médicaments qui dilatent les bronchioles alvéolaires et qui permettent donc de mieux respirer en augmentant finalement l’arrivée de l’oxygène au niveau des tissus. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit de produits dopants puisqu’ils améliorent la performance.
L’existence d’un asthme survenant à l’effort intense est prouvée. Elle légitime l’autorisation délivrée à certains sportifs de prendre trois d’entre eux : le salbutamol, le formotérol et le salmétérol de manière restreinte et contrôlée par le Code Mondial Antidopage.
La codéine est un antalgique faible. Or, la recherche d’un effet antalgique, faible ou fort, concourt à l’amélioration de la performance puisque la douleur est un facteur limitant de la performance. De plus, la codéine peut masquer la prise de morphine, un antalgique puissant, en faisant apparaître au laboratoire les deux molécules simultanément dans l’urine. Or, l’une se transforme en l’autre, en faible proportion certes, mais il suffit finalement de très peu de codéine pour masquer une prise en quantité importante de morphine.
Comme la codéine fait partie de nombreux médicaments antigrippaux ordinaires, il est impossible de l’interdire de but en blanc. C’est normal de la placer sous surveillance en guise d’avertissement pour dissuader un usage détourné.
Les effets exacts de l’higénamine ou norcoclaurine ne sont pas vraiment connus. Comme de nombreuses molécules extraites de plantes, sa pharmacologie sera écrite avec beaucoup de retard. La raison pour en interdire la consommation est que si les sportifs l’utilisent c’est qu’elle doit avoir un effet dopant ! Explorer les effets d’une molécule nouvelle dont on ne sait rien peut prendre dix à vingt ans. Dans l’attente l’Agence Mondiale Antidopage prend la décision de l’interdire pour préserver la santé du sportif autant que prévenir un usage dopant. Le seul fait que sa structure chimique soit apparentée aux amphétamines est une justification de la prudence des autorités.